Michèle Appelshaeuser, nouvelle présidente du Cefiec - Objectif Soins & Management n° 279 du 01/02/2021 | Espace Infirmier
 

Objectif Soins n° 279 du 01/02/2021

 

Actualités

Claire Pourprix  

Portrait

Fin novembre, Michèle Appelshaeuser a succédé à Martine Sommelette à la présidence du Cefiec, le Comité d'entente des formations infirmières et cadres, pour un mandat de 3 ans. Elle nous fait part des chantiers prioritaires sur lesquels travaille l'association.

Vice-présidente du Cefiec en charge des relations internationales depuis 3 ans, Michèle Appelshaeuser a accédé à la présidence de l'association, convaincue de l'importance de la représentation des formations au sein des différents groupes de travail ministériels.

« Ce qui pouvait paraître stable ne l'est plus avec la mouvance de l'universitarisation : il est essentiel d'être représenté dans les instances de décision, d'être force de proposition sur tous les dossiers », argumente-t-elle. Depuis sa nomination en novembre 2020, elle a mesuré à quel point le Cefiec est reconnu : « J'ai adressé un message à tous nos partenaires afin de faire part de ma nomination et nombre d'entre eux ont sollicité des rendez-vous de travail ou des demandes de prises de contact pour échanger sur les dossiers d'actualité. La représentativité est un travail de longue haleine et le Cefiec est aujourd'hui bien présent grâce aux partenariats qui ont été construits sur la durée. Cela nous permet d'être actifs au sein de nombreux groupes de travail. »

Un parcours riche

Coordinatrice de l'IFSI et de l'IFAS à l'Établissement public de santé d'Alsace Nord (EPSAN) de Brumath, Michèle Appelshaeuser est diplômée d'un Master Sciences et technologie, Éducation thérapeutique, directrice des soins formée à l'EHESP et Expert visiteur au sein de la Haute Autorité de Santé (HAS). À la tête du Cefiec, elle s'est attelée à mettre en œuvre sa feuille de route, bâtie autour de trois axes : faire avancer plusieurs dossiers prioritaires en vue d'accompagner l'évolution du système de santé, améliorer l'attractivité de la profession infirmière et pérenniser le positionnement du Cefiec pour garantir des formations qualitatives partout en France.

Quelle formation pour demain ?

Parmi ses chantiers prioritaires figure la construction de l'universitarisation. « En novembre 2019, le Cefiec a publié un livret intitulé « L'Intégration des formations en santé à l'université 2019-2022 » dans lequel nous formulons 4 propositions :

• Un dispositif de formation « professionnalisante » pour répondre aux besoins de santé des usagers des territoires ;

• Une formation à la recherche dans le cadre d'un processus d'innovation et de valorisation ;

• Une place pour chacun des acteurs au sein d'un engagement partenarial au service de la démocratie en santé ;

• Une promotion du leadership clinique infirmer en Europe pour une identité professionnelle renforcée.

Le développement des sciences infirmières en adéquation avec l'évolution du système de santé est selon moi primordial. »

Par ailleurs, en lien avec le Ségur de la santé et la crise sanitaire actuelle, le Cefiec s'interroge sur la question de l'augmentation des quotas pour les étudiants infirmiers et aides-soignants, ainsi que sur l'évolution de la stratégie des stages : « Faut-il garder la même typologie ? Est-il nécessaire de revoir des points dans le référentiel de formation ?

Afin d'alimenter nos réflexions, nous avons mené une enquête auprès de nos adhérents pour connaître l'incidence de cette augmentation sur les stages auprès des adhérents. Ensuite, viendra le temps de la concertation... si nous en avons le temps, car parfois les dossiers avancent trop vite, sans que l'on ait la possibilité de discuter des sujets en groupes de travail. »

Associer formateurs, étudiants et patients à la réflexion

Un autre sujet cher aux yeux de Michèle Appelshaeuser est la place accordée aux patients au sein des instituts de formation, une question qui avait aussi été abordée dans le livret précité.

« L'enjeu est de savoir comment faire pour passer du patient témoin au patient partenaire, formateur et voire même actif dans la gouvernance des instituts pour coconstruire la formation avec les formateurs professionnels. »

Enfin, la présidente du Cefiec s'interroge sur les enseignements à tirer de l'année écoulée : « nous avons beaucoup progressé en télémédecine, usage du numérique, hybridation des formations entre le présentiel et le distanciel : il est intéressant désormais de tirer les enseignements des expériences menées depuis le premier confinement avec les équipes pédagogiques et les étudiants. L'objectif est de savoir ce qui peut être bénéfique aux étudiants et aux formateurs et d'identifier les nouveaux apprentissages à introduire. »

Avec l'universitarisation et la montée en puissance des pratiques à distance, le devenir des formateurs est un sujet au cœur de l'actualité. « En étant proche des préoccupations des adhérents, je souhaite que le Cefiec soit à leurs côtés pour les accompagner dans toutes leurs évolutions », conclut sa présidente.

Constitution du Cefiec

Le Cefiec regroupe les 319 Instituts de formation en soins infirmiers (IFSI), 35 Instituts de formations de cadres de santé (IFCS), 263 Instituts de formation d'aides-soignants (IFAS) et les 48 Instituts de formation d'auxiliaires de puériculture (IFAP) de France.