Au creux de la vague à l'automne, la Miviludes reprend son rôle de vigie contre les dérives sectaires. Un rôle d'autant plus important qu'avec la crise sanitaire, les charlatans ont trouvé leur public.
On la croyait moribonde, condamnée à disparaître. Mais la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes) a de nouveau une tête en la personne de Hanène Romdhane, magistrate, que Georges Fenech, qui fut président de la Miviludes pendant quelques années, salue : « pour la dimension judiciaire, la nomination d'une magistrate est important pour traiter les dossiers et entretenir les liens entre la magistrature et la mission, notamment pour la formation ». Désormais, la Miviludes se compose également d'un Conseil d'orientation, une nouveauté qui devrait permettre d'accompagner le travail des fonctionnaires d'avis d'experts, parmi lesquels on compte Georges Fenech, mais aussi Marie-France Hirigoyen, psychiatre, Gérald Bronner, sociologue, Cynthia Fleury-Perkins, philosophe et le Défenseur des enfants, Eric Delemar.
Avec une enveloppe d'un million d'euros pour mieux accompagner les associations de terrain, la Miviludes a de quoi s'occuper : elle a reçu 3008 signalements en 2020 dont 686 jugés sérieux, révélant que « la crise sanitaire a provoqué une augmentation des pratiques susceptibles d'engendrer des dérives sectaires ». Un phénomène bien connu. La crise sanitaire peut donner l'envie à certains de « se rapprocher de groupes sectaires qui donnent l'impression de donner un sens aux événements ». Et le domaine de la santé est l'un des plus touchés avec 40 % des signalements. L'emprise en ligne est une de celles qui a le plus progressé : certains de ces gourous « nouvelle génération » parviennent à fédérer plus d'un demi-million de personnes sur leur chaîne Youtube.