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Hugo Huon, infirmier et ex-militant, anime 8 podcasts édités par la plateforme de formation en ligne DoctoClass. Les émissions sont accessibles gratuitement sur les principales plateformes de streaming audio.
Hugo Huon, infirmier et ex-président du collectif inter-urgences, est allé à la rencontre de soignants, à l’hôpital comme en ville, et de spécialistes, pour recueillir leurs témoignages et réflexions sur le système de santé, l’organisation des soins, l’évolution des pratiques infirmières, laissant transparaître leurs difficultés et leurs espoirs en cette période mouvementée. En fil conducteur : la démocratie sanitaire et la communauté sanitaire, des thèmes chers à l’ancien militant infirmier qui a souhaité via cet exercice chercher « à comprendre comment la crise sanitaire a bouleversé leur pratique, en mettant en lumière les difficultés structurelles de leur métier ».
8 épisodes en podcast
Ces rencontres ont donné vie à « Service de nuit », une série de podcasts en 8 épisodes éditée par DoctoClass, qui se présente comme la première communauté francophone de « digital learning » à destination des professionnels de santé. Les épisodes, d’une durée de 30 minutes à 1 heure 30 selon les sujets, sont accessibles gratuitement sur les plateformes de streaming audio* :
« Le système de santé à l'épreuve de la pandémie », avec le sociologue Pierre-André Juven, chargé de recherche au CNRS et co-auteur de « La casse du siècle, À propos des réformes de l'hôpital public » et « Pandémopolitique, Réinventer la santé en commun » ;
« Santé communautaire et coopératives autogérées d'infirmières », avec Eve-Lyne Clusiault, infirmière clinicienne québécoise ;
« La pratique avancée et l'exercice du domicile, quels impacts ? », avec Sophie Chrétien, infirmière au sein d’une équipe mobile de soins palliatifs, présidente de L’Association nationale française des infirmiers en pratique avancée (ANFIPA) et doctorante, et Cécile Barrière, infirmière libérale et vice-présidente de l’ANFIPA ;
« Soins à domicile et forfaitisation », avec Céline Horte, infirmière libérale, spécialisée en diabétologie et en éducation thérapeutique ;
« Le modèle ÉcoInfirmier, des compétences paramédicales inscrites dans l'environnement », avec Philippe Perrin, infirmier ;
« L'entreprenariat social au service des aidants », avec Anne Malouli Dohr, médecin généraliste et gériatre, fondatrice d’Haltemis ;
« L’engagement citoyen en santé », avec Jérôme Martin et Pauline Londeix, respectivement ancien président et vice-présidente d’Act-UP Paris, co-fondateurs OTmeds ;
« Syndicalisme et dialogue social en santé », avec Olivier Youinou, syndicat SUD santé AP-HP.
« Ces podcasts s’adressent aux professionnels de santé et peuvent tout à fait intéresser des personnes non issues du milieu de la santé », précise Hugo Huon, convaincu que « les personnes, au travers d’initiatives locales, peuvent faire changer fondamentalement les pratiques de soins. La politique nationale n’est pas vaine car il y a des améliorations, mais le système inertiel est très fort. »
Des urgences au militantisme
Infirmier aux urgences pendant 7 ans, dont 5 ans de nuit à l’hôpital Lariboisière (Paris), l’un des plus gros services de France, Hugo Huon a cofondé le collectif Inter-Urgences en 2018 et l’a présidé jusqu’en 2020. Il a cordonné l’ouvrage collectif « Urgences, Hôpital en danger », paru en 2020 (éditions Albin Michel). Le mouvement Inter-Urgences a été moteur et très impliqué dans la grande grève nationale de 2019 qui a abouti au Pacte de refondation des urgences en 2019. « Nous avons également aidé à la création du collectif Inter-Hôpitaux sur le même modèle d’organisation, qui a permis de faire le Ségur de la santé », précise-t-il.
Hugo Huon s’est mis en retrait du militantisme, bien qu’il reste adhérent à Inter-Urgences. Doté de 3 diplômes universitaires en Santé mentale et précarité, Médecine tropicale - Santé internationale, et Éducation en santé - Réduction des inégalités en santé, il est aussi diplômé d’un master 2 Économie et gestion des établissements de santé. Après avoir tenté de décrocher un poste de gestion d’établissement de santé sans succès puis géré un centre de vaccination dans un village de Bretagne, il s’engage, en cette rentrée de septembre, dans une formation d’IPA en Pathologie chronique, avec l’envie de « pratiquer près de chez lui une activité clinique intéressante ».
Si le militantisme est pour l’heure derrière lui, le jeune infirmier poursuit son engagement dans la recherche d’un système de santé doté d’« une offre de soins plus vertueuse pour les patients et plus valorisante pour tous les acteurs de la santé ». Non plus en appelant à la grève, mais en donnant la parole aux professionnels de santé via Service de nuit.