Les résultats de la neuvième édition – la première depuis le début de la pandémie de Covid-19 – du baromètre « Les Français et la santé » du cabinet Deloitte démontrent l’attachement persistant de la population au système de santé.
Alors même que les candidats à l’élection présidentielle ne se sont pas tous déclarés, les Français expriment déjà leurs attentes en matière d’amélioration du fonctionnement de l’hôpital et de revalorisation des salaires des personnels soignants. Ainsi, 86 % des personnes interrogées appellent les candidats à augmenter les investissements hospitaliers et tout autant demandent plus de moyens humains au service des soins. Et 84 % espèrent une augmentation de la capacité en lits et 81 % une revalorisation financière des personnels soignants. C’est ce qui ressort de l’étude 2021 du cabinet Deloitte sur « Les Français et la santé ». Réalisée par OpinionWay en juillet 2021, elle montre à quel point les Français sont attachés à leur système de santé, dont les forces et la fragilité ont été mises en lumière par les premiers mois de la crise sanitaire. La très grande majorité de la population est satisfaite de la qualité (84 %, + 3 points par rapport à 2019) et de la sécurité des soins (83 %, + 3 points). La perception de la pédagogie des soignants est en forte augmentation (+5 points), avec 80 % de personnes satisfaites.
Quand les trois quarts des Français expriment avoir rencontré des difficultés en matière de santé pendant la crise sanitaire (pénurie de produits, annulation ou report de rendez-vous, notamment lors de la première vague), cette « situation inédite » a aussi été l’occasion d’utiliser de nouveaux dispositifs. Ainsi, 60 % d’entre eux ont expérimenté la prise de rendez-vous médical ou vaccinal en ligne, 40 % la téléconsultation ou encore l’extension des services fournis par les pharmaciens.
L’étude révèle que près d’un Français sur deux (49%) a une perception positive des laboratoires pharmaceutiques, soit une amélioration de 12 points depuis 2019. Une perception qui grimpe à 59% chez les moins de 35 ans. Et, malgré les polémiques, la confiance dans les vaccins reste élevée (79 %).
Les personnes interrogées disent « adopter des pratiques vertueuses ». Parmi les actions préventives citées, la vaccination arrive en première place (3 Français sur 4). Suivent la diminution ou l’arrêt d’habitudes néfastes (tabac, alcool pour 69 % des répondants), l’adoption d’un régime alimentaire sain (67 %), la pratique de dépistages (66 %) et de consultations préventives/bilans de santé (65 %). Les Français comptent sur leur médecin traitant (à 34 %) et sur les outils de santé connectés (33 %) pour les aider à adopter des mesures de prévention durablement. Certains se disent d’ailleurs prêts à payer pour bénéficier de programmes de prévention personnalisés, en priorité des dispositifs de lutte contre le cancer (28 %), les maladies cardio-vasculaires (25 %) ou des affections chroniques comme le diabète (23 %).
L’étude révèle que si la crise sanitaire a joué un rôle d’accélérateur dans l’adoption des outils de santé numériques, cela n’est pas réservé aux jeunes générations : 56 % des plus de 50 ans ont recours à la prise de rendez-vous en ligne contre 32 % des moins de 35 ans. « Les craintes liées à la gestion et à la protection des données personnelles, plus prégnantes chez les jeunes, peuvent expliquer [la] réticence » de ces derniers, avance Michel Sebbane, associé responsable « santé publique » de Deloitte France dans un communiqué. « Néanmoins, tous les Français sont conscients des avantages inhérents à la santé numérique. La possibilité d’obtenir une ordonnance de soins à distance et la lutte contre les déserts médicaux sont les deux items qui ont le plus progressé cette année, dans un contexte de saturation du système de soin. »
Si 86 % des Français bénéficient d’une mutuelle, il apparaît que les plus de 35 ans sont les mieux couverts, avec 92 % de personnes affiliées, tandis que le taux d’adhésion chute à 68 % pour les 18-24 ans. Concernant les niveaux de remboursements de leur mutuelle, la proportion de Français satisfaits continue de croître. En particulier à l'égard du remboursement d’une consultation de médecin généraliste (92 %, +7 points par rapport à 2018), des dépenses de pharmacie (85 %, +5 points) et des frais hospitaliers hors chambre individuelle (83 %, +12 points). Les dépenses concernées par la réforme du 100 % santé progressent fortement : le taux de satisfaction des remboursements de soins dentaires atteint 69 % (+14 points), d’optique 68 % (+14 points) et d’orthodontie 64 % (27 points).
Enfin, les attentes prioritaires dans le domaine des services qui pourraient être proposés par les mutuelles restent identiques et concernent le bien-être, les soins à domicile, l’aide au maintien à domicile, les services en cas d’hospitalisation, le deuxième avis médical et la médecine alternative.