OBJECTIF SOINS n° 0284 du 09/12/2021

 

ACTUALITÉS

Rubrique réalisée par Claire Pourprix

  

Hôpital : quelles solutions d’après les candidats ?

Malmené par des années de crise et au cœur de l’actualité avec la cinquième vague et l’épidémie de bronchiolites, l’hôpital n’est pas le sujet d’expression favori des candidats. Pour en savoir plus sur ce qu’ils ont à proposer, L’Express est allé à leur rencontre. Titré « L’hôpital brûle, et les candidats à la présidentielle regardent ailleurs », l’édito (disponible en audio en accès libre) annonce la couleur : « Si tous ont joué le jeu, leurs réponses s’avèrent... très attendues, pour ne pas dire décevantes. »

À gauche, Anne Hidalgo parle d’engager « un plan massif de recrutement, de formation et de revalorisation », Jean-Luc Mélenchon veut former et recruter 100 000 soignants, tandis que Yannick Jadot entend revenir sur la tarification à l’acte. À droite, Valérie Pécresse souhaite « recentrer l’État autour des trois missions "éduquer, protéger et soigner" », « former et recruter 25 000 soignants supplémentaires sur le mandat ». Xavier Bertrand désire « remettre les soignants au cœur de nos hôpitaux » et prévoit un plan massif sur l’attractivité des métiers d’infirmier, aide-soignant et Ibode. Pour Michel Barnier, il faut un « choc d’attractivité : améliorer les conditions de travail et s’attaquer aux pesanteurs administratives à l’hôpital ». Marine Le Pen veut quant à elle réorganiser les urgences avec plus de personnel, formé spécifiquement, et la création d’urgences gériatriques. Également interrogé, Éric Zemmour énonce qu’il faut « débureaucratiser l’hôpital », trop technocratique, « où près de 34 % des effectifs ne sont pas des soignants ».

L’Express, 18 au 24 novembre 2021

Repenser le rôle des gouvernements

Selon Mariana Mazzucato, présidente du Conseil sur l’économie de la santé pour tous de l’OMS, les gouvernements doivent repenser leur rôle dans les économies de marché. « Si vous voulez intervenir sur la question du changement climatique ou sur un accès à la santé pour tous, sur la question de l’accessibilité des vaccins, vous avez besoin d’une nouvelle approche volontariste, proactive. Il s’agit de façonner et de créer ces économies de marchés, en collaboration avec les entreprises. Pas uniquement de réparer parce que si vous êtes toujours dans l’idée de réparer, vous aurez toujours un train de retard. » Dans le cas des vaccins contre le Covid, où l’enjeu est de faire en sorte que les vaccins soient accessibles à tous, elle explique que les gouvernements doivent prendre une part active dans la production des brevets, sans quoi l’innovation profitera de l’argent public sans contrepartie. L’économiste estime que la pandémie a montré à quel point nos systèmes de santé « sont bien trop souvent associés à la notion de “coût” plutôt qu’à celle d’un investissement » qui pourrait renforcer l’économie et la société. Autre enseignement de la pandémie selon elle : les « plans de sauvetage en direction du secteur privé devraient être assortis de conditions pour les entreprises », afin de s’assurer que ces investissements contribuent à rendre notre économie meilleure.

À lire sur www.rfi/fr/science (publié le 24 octobre 2021)

Des inégalités criantes face au Covid-19

Le « Portrait social 2021 » de l’Insee pointe des inégalités considérables face au Covid-19 dans la population en fonction de l’âge, du sexe et du pays de naissance. Ainsi, le quotient de mortalité (risque de décéder dans l’année pour une population donnée) a augmenté entre 2019 et 2020 de 33 % pour les hommes de 35 à 54 ans nés en Afrique hors Maghreb, contre +2 % pour ceux nés en France. Il atteint même 42 % pour les 55-64 ans (contre +1 %) et 60 % pour les 65-74 ans (contre +6 %). La vulnérabilité face au virus peut s’expliquer par des caractéristiques sociodémographiques, l’état de santé, les conditions de vie ou le fait que ces immigrés habitent pour la plupart en Île-de-France, une région très touchée par la pandémie. Autre explication : ils sont aussi surreprésentés dans les métiers de première ligne qui n’ont pas été confinés, sont souvent mal payés et amenés à vivre dans des logements surpeuplés. Du fait de difficultés à s’orienter dans le système de soins, ces populations arrivent tardivement en consultation de ville, avec des pathologies installées. Elles sont aussi plus difficilement touchées par les campagnes de vaccination, en raison de la barrière de la langue ou de difficultés à se connecter pour prendre rendez-vous par exemple.

À lire sur http://www.la-croix.com (publié le 25 novembre 2021)