OBJECTIF SOINS n° 0285 du 10/02/2022

 

EDITO

Julien Kouchner  

président et directeur de la publication

Définitivement, la santé, dans ses dimensions humaine, animale et environnementale, s’érige en sujet capital, recueillant les suffrages des Français qui en font leur préoccupation principale. Un intérêt qui ne semble pour l’instant pas – ou pas suffisamment – partagé par les candidats à la présidentielle. Lesquels ne prêtent par ailleurs que très peu d’attention à ceux qui incarnent la santé : les professionnels du secteur. Comme si ce que nous vivons depuis presque deux ans n’était, tout au plus, qu’un mauvais rêve.

Dans le maelström créé par la pandémie, ces professionnels sont pourtant au cœur du système, sans cesse sollicités pour résoudre des difficultés qui se succèdent à un rythme effréné. En cela, ils doivent absolument avoir une place au cœur des décisions. Et ne pas se retrouver relégués au rang de simples spectateurs, tout juste bons à être mis devant le fait accompli et, par là même, en porte-à-faux vis-à-vis de leurs patients. Histoire de ne pas perdre de vue que, pour convaincre ces patients, éclairer une décision, qu’elle soit médico-économique ou médico-politique, les conseils prodigués par les professionnels de santé restent un formidable levier à exploiter.

Lorsqu’il nous a été demandé par le Haut Conseil de la santé publique d’analyser la période de crise générée par la pandémie, notamment les mécanismes et les conséquences d’une communication dans l’urgence, bousculant ce temps de la recherche et du doute si indispensable à la science, et de rédiger la tribune que nous portons à votre connaissance dans ce numéro, nous avons dressé des constats qui nous paraissent essentiels à prendre en compte dans les programmes des candidats à l’élection présidentielle. Parce que, la page de celle-ci tournée, une autre crise sanitaire viendra la remplacer. Peut-être. Une crise qui impliquera à nouveau tous les professionnels de santé. Sûrement.