Depuis plus de 2 ans, nous traversions l’incroyable crise sanitaire de la Covid-19 et attendions impatiemment l’arrivée du printemps avec l’espoir que le virus disparaisse.
Nous n’avions pas imaginé la survenue d’une guerre à nos portes, ravivant de douloureux souvenirs, l’impensable perturbant un peu plus encore les certitudes et les croyances.
Ce passage sans transition d’une crise à l’autre, chacune d’ampleur inédite, toutes deux déstabilisantes et survenues brutalement, n’a-t-il pas fait écran à la nécessaire réflexion sur la prise en soin de nos concitoyens, et particulièrement celle de nos aînés ?
Cette collusion entre deux évènements majeurs peut faire oublier un peu vite le scandale qui s’est immiscé pendant quelques jours dans l’actualité, révélant le vécu des personnes accueillies dans certaines institutions. Le cynisme des dirigeants, dévoilé par l’écrit comme par l’image, ne risque-t-il pas d’être, une fois de plus, trop vite occulté ? Il paraît légitime de nous interroger sur l’efficience que pourront avoir les propositions de la mission flash, remises le 9 mars dernier, pour traiter des problèmes de fond dénoncés.
Car ce sont bien les causes profondes qu’il s’agit d’avoir le courage de traiter : la spéculation, le pouvoir sur l’autre plus fragile, plus vulnérable et qui ne pourra en aucun cas se défendre.
Et ne faut-il pas relier ces problèmes aux motifs qui incitent les professionnels de santé à quitter leur profession, ne se reconnaissant plus dans la manière dont on leur demande de l’exercer ?
Cette fois, la guerre n’a pas permis de mettre sur la table le débat éthique, le partage de valeurs autour des questions de santé, du moins à l’échelon national.
Pourtant, à travers tous ces évènements, les professionnels de santé sont et restent un rempart, parfois fragile, pour défendre les valeurs qui entourent le « prendre soin de l’autre ». Ces femmes et ces hommes assurent une fonction sociale incontournable. Il nous appartient, à travers la diffusion des expériences de chacun, d’entretenir la flamme qui lui permet d’exister.
Quelle que soit la cause de la crise, nous croyons plus que jamais à la force de la communication, des mots, de la diffusion des idées relatives à la défense d’une vision humaniste de la société, à la détermination d’un positionnement fort face à la brutalité du monde, partout présente, et particulièrement auprès des plus fragiles et des plus vulnérables.