OBJECTIF SOINS n° 0289 du 30/09/2022

 

Santé publique

ACTUALITÉS

Anne Lise Favier

  

La pandémie de Covid-19 a révélé un système de santé français fragilisé : le sujet est d’ailleurs devenu l'une des priorités de la population dont se sont saisis les candidats à la dernière élection présidentielle. L’occasion pour Nères* de dévoiler son premier baromètre de la santé des Français.

Dans ce baromètre, on apprend que 35 % de la population souffre d’au moins une maladie chronique et que 87 % des Français sont concernés par des « maux du quotidien » : fatigue, maux de tête et troubles du sommeil parmi les plus fréquents. Pour se soigner, ils privilégient le médecin généraliste dans 27 % des cas ou attendent que ça passe (19 %) voire misent sur l’automédication ; pour leurs enfants, ils préfèrent privilégier le corps médical sans attendre (44 %) : ces comportements sont dictés, selon ce baromètre, par la confiance qu’ils accordent aux professionnels mais aussi par la simplicité et l’habitude. Concernant le maillage territorial des professionnels de santé, 3 Français sur 10 estiment qu’il n’y a pas assez de médecins généralistes, un ressenti exacerbé en milieu rural alors que, a contrario, ils semblent satisfaits du nombre d’officines. Il faut dire que cette enquête révèle que 38 % des patients déclarent difficile de trouver un professionnel de santé auquel s’adresser en premier recours, ce chiffre s’élevant à 50 % dans les secteurs géographiques plus en tension (Ile-de-France, Pays-de-Loire, Centre-Val-de-Loire). Ces difficultés conduisent un peu plus de 20 % d’entre eux à renoncer à se soigner.

Contrairement à ce qui semble être véhiculé un peu trop facilement, les Français interrogés reconnaissent dans près de 70 % des cas que les urgences constituent le dernier recours et qu'elles ne sont à utiliser qu’en cas d’accident : reste cependant une faible proportion (7 %) de personnes estimant qu'elles sont « un moyen de ne pas encombrer les médecins généralistes et un moyen facile d’avoir accès à ses soins gratuits ».

Le baromètre conclut sur le fait que la moitié des Français exprime « un sentiment de détérioration du système de santé » tout en lui accordant de moins en moins de confiance. Seul remède, selon eux, à cette crise : faire davantage confiance aux médecins généralistes et aux soignants hospitaliers pour améliorer le système de santé dans le futur. Les Français n’ont, en effet, plus confiance en leurs députés et sénateurs, pas plus qu’en leur gouvernement pour rétablir l’équilibre. Ils souhaitent également entrer dans une démarche plus pro-active concernant leur santé, demandant par exemple d’avoir plus d’informations sur la manière de traiter certains maux du quotidien. Un point intéressant, puisque l’étude révèle un lien entre niveau de connaissances autour de la santé et sentiment d’être en bonne santé : plus on est informé, mieux on se sent. Il est donc urgent de réinventer un système de santé qui privilégie la prévention et, selon Nères, un accroissement du rôle du pharmacien comme premier maillon du système de santé.

  • *Nères est une association qui représente les laboratoires de médicaments de prescription médicale facultative.