OBJECTIF SOINS n° 0289 du 30/09/2022

 

Endométriose

ACTUALITÉS

Anne Lise Favier

  

En début d’année 2022, la gynécologue Chrysoula Zacharopoulou a rendu son rapport de proposition d’une stratégie nationale contre l’endométriose*, menant à sa mise en place par le Président de la République. Parmi les cinq axes de travail proposés figure « la garantie d’une prise en charge globale et personnalisée sur tout le territoire ». Cette prise en charge, progressivement déployée grâce à l’action conjointe de médecins et d’associations de patientes, nécessite, selon le rapport « le déploiement de filières territoriales dans les régions » et dans toute la France. C’est dans cet objectif que la Direction générale de l’offre de soins (DGOS) a annoncé dans un communiqué « la publication du cadre d’orientation national pour la mise en œuvre de ces filières régionales sur l’ensemble du territoire », sur la base d’un travail mené par un groupe constitué d’institutionnels, d’agences régionales de santé (ARS), de conseils nationaux professionnels, de sociétés savantes, ainsi que de patients et personnels qualifiés. En lien étroit avec les ARS et les acteurs locaux, ces filières endométriose participeront à la construction d’une offre de soins graduée en trois niveaux et dans lesquelles seront intégrées les prises en charge de proximité et de recours (notamment chirurgicales), de la douleur et de l’infertilité. Ces filières territoriales auront également pour mission d’organiser des réunions de concertation pluridisciplinaires (RCP), d’améliorer les pratiques professionnelles et d’informer le public sur l’offre de soins disponible. Une instruction a été publiée pour la mise en œuvre du dispositif et devrait aboutir à la constitution de ces filières pour fin 2023. Ce déploiement s’accompagnera d’une enveloppe de 4,5 millions d’euros de financement par an. Du côté de la prise en charge de la douleur, qui est l’une des principales plaintes des patientes atteintes d'endométriose, les filières territoriales devront mettre en place des consultations antidouleur spécifiques mais aussi s’associer à la médecine scolaire (via des projets d’accueil individualisé en lien avec l’Éducation nationale) et celle du travail, pour une meilleure prise en compte de la maladie dans toutes les sphères de la vie en société. À noter que la Société française d’étude et de traitement de la douleur (SFETD) a lancé un Mooc* spécifique sur l’endométriose et un plan d’actions visant à renforcer la prise en charge de la maladie, indiquant notamment les thérapies antidouleur adéquates.

*https://solidarites-sante.gouv.fr/IMG/pdf/10_01_2022_strategie_nationale_finale_chrysoula_zacharopoulou_vf.pdf

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