OBJECTIF SOINS n° 0289 du 30/09/2022

 

Développement durable

ACTUALITÉS

Anne Lise Favier

  

L’écosystème de la santé est responsable de 4,4 % des émissions de gaz à effet de serre dans le monde, d’après l’ONG Health Care Without Harm. En France, le think tank The Shift Project estime de son côté à 47 millions de tonnes équivalent CO2 les émissions du secteur de la santé, soit 8 % du total national. L’été 2022, l’un des plus chauds que le monde ait connu, accélère la nécessaire transformation écologique de la société. C’est dans ce contexte que la Fédération hospitalière de France (FHF), qui se dit très engagée sur les sujets environnementaux, a mis en place un comité « Transition écologique en santé » pour aider les établissements à relever ce défi. Elle rappelle qu’en plus d’être un sujet de société, cette thématique est intimement liée à celle de la santé publique : la pollution de l’air, de l’eau et des sols engendre près de 9 millions de morts par an dans le monde, soit trois fois plus que le Sida, la tuberculose et le paludisme réunis.

Ce comité sera chargé d'émettre des propositions concrètes et ambitieuses à destination des pouvoirs publics et d'accompagner la transition des établissements. Sa présidence a été confiée au Pr Patrick Pessaux, chef de service de chirurgie viscérale et digestive au CHU de Strasbourg ; la composition du comité sera pluridisciplinaire – médecins, pharmaciens, paramédicaux, universitaires, ingénieurs, directeurs d’établissements etc. – et des groupes de travail thématiques devraient être prochainement mis en place, indique la FHF dans un communiqué. Les premiers travaux du comité ont concerné les obligations en matière de restauration durable, et d’autres thèmes tels que la gestion des déchets, les mobilités, le bloc opératoire responsable sont en réflexion. La FHF travaille également sur un volet « sobriété énergétique » dans le contexte de crise énergétique que nous connaissons.

Le prix de la Transition écologique, mis en place en mars 2022 par la FHF sera désormais reconduit chaque année ; il avait consacré en cette première édition le CH Mémorial de Saint-Lô pour son projet de création d’un circuit court en restauration, le CHU de Toulouse pour son initiative autour du ré-assignement des équipements médicaux non utilisés et enfin le CH d’Auxerre, pour son choix responsable des dispositifs médicaux selon leur coût, le poids de leurs déchets, leur provenance et leurs matériaux.

À noter que de son côté, la DGOS vient d’annoncer, avec la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA), le financement de 150 postes de conseillers et coordinateurs en transition énergétique et écologique en santé (CTEES) : ces professionnels, coordonnés par l’Agence nationale d’appui à la performance (Anap), seront chargés d’accompagner près de 5 000 établissements dans la réduction de leur empreinte carbone.