OBJECTIF SOINS n° 0289 du 30/09/2022

 

ACTUALITÉS

Lorsqu’un événement indésirable grave associé aux soins (EIGS) survient, la première victime est le patient. Mais un tel événement n’est pas sans conséquences, notamment psychologiques, pour le soignant responsable de l’acte, qualifié de « seconde victime ». Plusieurs troubles coexistent : la culpabilité, la honte, l’anxiété, les perturbations physiques (troubles du sommeil et de la concentration, fatigue…). « Malgré ces symptômes graves pour la seconde victime et l’organisation des soins, 32 % des soignants impliqués dans un EIGS seulement ont bénéficié de soutien institutionnel pour les aider à gérer ce syndrome post-traumatique », constatent les auteurs, David Naudin, coordonnateur du pôle de la recherche paramédicale en pédagogie du Centre de la formation et du développement des compétences de l'AP-HP, et Stéphanie Joyeux, chargée d’enseignement santé publique à l’IFCS de l’AP-HP. Ils insistent sur la nécessité d’analyser collectivement les causes d’un EIGS dans un service pour favoriser la résilience : « L’équipe doit comprendre ce qui s’est passé, analyser les éléments contributifs à la survenue de l’erreur, réfléchir ensemble aux actions à mener et donner du sens à ce qui s’est produit. Cette analyse, appelée revue de morbi-mortalité (RMM), permet de tirer des leçons de l’événement indésirable grave pour le transformer en apprentissage et ainsi capitaliser de l’expérience. »

The Conversation, 4 septembre 2022

Les actes du colloque intitulé « Comment construire un système de santé plus proche, plus efficient et plus durable ? », organisé en janvier dernier par l’Ordre national des infirmiers et l'Institut Droit et Santé, sont publiés dans un numéro spécial du Journal de Droit de la Santé et de l’Assurance maladie. L’objectif des deux institutions était d’engager une « réflexion sur une réforme globale de notre système de santé » en donnant la parole à une vingtaine d’experts. Leur ambition : « Remettre l’usager au cœur de notre système de soins », « remettre le patient au cœur de l’emploi du temps des professionnels de santé » et « remettre la logique-métier au cœur de notre système de santé » pour bâtir un modèle plus humain et inclusif.

Journal de Droit de la Santé et de l’Assurance maladie, numéro spécial 33, 2022

Après un été « compliqué » pour le secteur de la santé, l’automne s’annonce « chargé ». Au programme : la grande conférence sur le système de soins, inaugurée le 3 octobre 2022, la préparation et le vote du budget 2023, ainsi que les négociations de la convention médicale. Le tout dans un contexte tendu : les médecins libéraux réclament leur Ségur de la santé, les personnels hospitaliers veulent résoudre la question des fermetures de lits et de la pénurie d’effectifs, tandis que les autorités de santé, qui font face au défi de l’accès aux soins et des déserts médicaux, promettent d’avancer « sans tabou » sur l’articulation ville-hôpital. Alors que l’AP-HP a recensé 18 % de lits fermés en septembre (deux fois plus qu’avant le Covid-19, autant qu’à la rentrée 2021), la Fédération hospitalière de France réclame de réviser le budget des hôpitaux publics en augmentant l’Ondam d’au moins 4 à 5 %. Mais les problèmes de l’hôpital ne se résument pas à l’argent : « La situation est catastrophique, et résumer l’enjeu à une discussion avec Bercy me semble déconnecté de notre réalité. Gouvernance, tarification à l’acte, ratios patients-soignants… C’est à un changement de paradigme qu’il faut s’atteler », déclare d’Olivier Milleron, du Collectif inter-hôpitaux.

Le Monde, 21 septembre 2022