Climat, une urgence de santé publique

Pour Amélie Petit, docteure en sociologie, chercheuse au Centre de recherche en épidémiologie et santé des populations (CESP) et à l'Espace éthique Ile-de-France (AP-HP), « La prise en compte des enjeux sanitaires du changement climatique suppose de s'attaquer à des questions systémiques et de transformer la lutte contre le changement climatique en une opportunité de santé publique et de justice sociale ». La productrice du podcast « Le climat, c’est la santé ! » souligne les progrès accomplis : la Conférence des Parties sur le Climat de l'ONU (COP) de Dubaï est, ainsi, la première à avoir consacré une journée aux enjeux de santé, suivie d’une réunion ministérielle sur le sujet. Cette « première » fait suite à d’autres avancées récentes, alors que le Groupe d'experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) et l’Organisation mondiale de la santé (OMS) alertent depuis le début des années 1990 sur les « enjeux sanitaires du changement climatique ». Création d’un observatoire européen en 2021, rapports du collectif de chercheurs The Lancet Countdown, du Haut Conseil pour le climat ou de l’Académie nationale de médecine en France… des avancées notables mais qui ne parviennent pas à corriger le « manque de considération pour les questions de santé ».

Libération, 5 janvier 2024.

Après une série de mesures prises tout au long de l’année 2023 pour lutter contre les pénuries de médicaments, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a déployé un « plan hivernal 2023-2024 » : l’approvisionnement en l’amoxicilline, paracétamol, corticoïdes oraux prednisone et prednisolone et antiasthmatiques (corticoïdes, fluticasone et salbutamol) est surveillé toutes les semaines pour, si besoin, prendre des mesures exceptionnelles (importation, contingentement, recours aux préparations magistrales…).

De plus, une charte de bonnes pratiques signée par les professionnels du médicament a été remise en novembre 2023 au ministère de la Santé. Son objectif est de garantir « une disponibilité équitable des médicaments en tout point du territoire national en cas de tensions d’approvisionnement ». D’autres dispositions sont prévues par le projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2024 : après réalisation d’un test rapide d'orientation diagnostique (Trod), les officinaux pourront prescrire directement des antibiotiques en cas de cystite ou d’angine bactérienne. L’obligation de dispensation à l’unité des médicaments, l’interdiction de la prescription d’antibiotiques en téléconsultation ou encore l’autorisation pour les officinaux de réaliser des préparations spéciales seront possibles en cas de tension sur des médicaments.

Le Quotidien du médecin, 5 janvier 2024.

« Il faut être malade pour s’en prendre à un professionnel de santé. » Ce message est diffusé sur des  affiches où figurent des professionnels de santé victimes de violences. Émise sur les réseaux sociaux et dans les lieux de soins pendant un mois à compter du 19 décembre 2023, cette campagne orchestrée par le ministère de la Santé a pour but de « changer le comportement des patients violents » et d’« inciter les professionnels victimes à porter plainte ». Elle fait partie d’un plan de 42 mesures annoncées par le gouvernement fin septembre pour lutter contre les violences faites aux soignants. Ce plan, qui repose sur la prévention, la sécurisation et l’accompagnement, prévoit aussi des sanctions pénales renforcées, le développement de dispositifs d’alerte et la formation des professionnels. En 2022, l’Observatoire national des violences en milieu de santé  a recensé 18 768 signalements de 368 établissements, soit 30 000 atteintes aux personnes et 5 000 atteintes aux biens selon le ministère de la Santé. Chaque jour, 65 professionnels de santé seraient victimes de violences physiques ou verbales.

Le Monde, 19 décembre 2023.

Ils sont aides-soignants, médecins, infirmiers hospitaliers ou libéraux, cadres… et nous font partager leur quotidien, leur intimité au travail.

Ces deux films documentaires de 52 minutes – Le métier d’une vie et À bout de force – retracent la naissance de notre système de santé, de la création de la Sécurité sociale en 1945 à sa reconnaissance comme l’un des meilleurs au monde par l’OMS en 2000, puis de sa déconfiture au gré des réformes successives.

Les soignants témoignent avec justesse et émotion du sens, de l’utilité de leur métier, de leur profond attachement à leur fonction et à leurs patients. Ils commentent aussi avec tristesse, désœuvrement et colère, les décisions et choix politiques qui ont conduit à la crise actuelle.

Diffusés le 29 novembre 2023 sur France 3, disponibles en replay sur : https://www.france.tv/france-3/nous-soignants