OBJECTIF SOINS n° 0298 du 12/03/2024

 

ACTUALITÉS

Vers une désescalade thérapeutique pour lutter contre les cancers ? C’est l'un des espoirs placés dans les thérapies ciblées, qui relèvent de la « médecine de précision » en ciblant précisément une altération moléculaire (ou biomarqueur) impliquée dans le développement ou la dissémination des cellules cancéreuses. « Il existe entre 60 et 80 thérapies ciblées différentes et pour environ la moitié d’entre elles, on dispose d’un test moléculaire ou génétique qui sert à vérifier si elles vont être efficaces ou pas », explique le Pr Christophe Le Tourneau, oncologue médical et responsable des essais précoces à l’Institut Curie à Paris. En raison de l’hétérogénéité tumorale, l’identification d’un biomarqueur ne garantit pas l’efficacité du traitement. Les cellules pouvant évoluer au cours du traitement, une thérapie ciblée ne peut suffire à guérir un cancer, elle est toujours complémentaire d’autres approches. L’immunothérapie, consistant à stimuler le système immunitaire, peut se révéler très efficace, mais il est encore difficile de prévoir si les patients vont y répondre. Quant aux thérapies plus classiques que sont la chimiothérapie et la radiothérapie, des recherches portent sur « la balance bénéfices/risques » de l’intérêt ou de la toxicité des traitements.

Recherche et santé n° 177, 1er trimestre 2024.

D’après la Haute Autorité de santé (HAS), plus de cinq établissements sur six répondent à ses exigences de qualité des soins. Prise en charge de la douleur, tenue du dossier patient, diagnostic de l’accident vasculaire cérébral (AVC), qualité de la lettre de liaison en sortie d’hospitalisation… Depuis 20 ans, la HAS certifie tous les 4 ans les meilleurs hôpitaux et rappelle à l’ordre ceux qui ne satisfont pas ses critères. Ce référentiel, mis à jour en 2021, fait ressortir des résultats très positifs puisque « la qualité des soins est confirmée pour 85 % des établissements de santé visités ». Vingt-deux pour cent des établissements, dont des centres de lutte contre le cancer pour les trois quarts, ont obtenu la mention « haute qualité de soins ». Les niveaux de satisfaction et d’expérience des patients lors de l’hospitalisation sont en progression constante : la note nationale pour les courts séjours en médecine, chirurgie et obstétrique est passée de 72,9 à 74,3 sur 100 en sept ans ; elle atteint même 78,9 sur 100 pour la chirurgie ambulatoire. Toutefois, les résultats sont inégaux sur le territoire et selon les secteurs, les meilleurs établissements étant concentrés en Provence-Alpes-Côte-d’Azur, Centre-Val-de-Loire et La Réunion.

Capital, 21 février 2024.

En Picardie, le CHU d’Amiens a ouvert en octobre dernier une consultation Pesticides et pathologies pédiatriques. Hypospadias, leucémie, tumeur cérébrale, troubles du neurodéveloppement, fente labiopalatine sont les cinq pathologies reconnues par le Fonds d’indemnisation des victimes de pesticides (FIVP) comme pouvant être causées in utéro par l’exposition professionnelle d’un parent aux pesticides. Selon Sylvain Chamot, médecin du travail au CHU d’Amiens et créateur de cette consultation avec la chirurgienne pédiatrique Élodie Haraux, « 1 000 à 2 000 cas d’enfants » pourraient bénéficier de ce fonds en France, « dont une centaine en Picardie si l’on y ajoute les troubles autistiques ».

Reporterre.net, 7 février 2024.

Les formations en institut de formation en soins infirmiers (Ifsi) sont très demandées sur Parcoursup – en 2023, ils ont recueilli plus de vœux que des écoles d’ingénieurs post-bac. Mais les 340 instituts ne connaissent pas tous le même succès : alors que l’Ifsi du CHU de Montpellier n’a accepté que 15 % des dossiers soumis, celui du CH de Rambouillet a recensé un quart de places vacantes. Pour la Fédération nationale des étudiant.e.s en sciences infirmières (Fnesi), l’isolement rural ou la proximité d’une métropole qui offre plus de services aux étudiants peut expliquer le moindre attrait d’un établissement, le cursus étant partout identique. Pour expliquer l’abandon des étudiants, de 10 % la première année, et 9 % de plus les deux suivantes, la Fnesi pointe le mal-être des étudiants en raison de la précarité financière, de fragilisations psychologiques, d’une politique d’encadrement en stage non viable alors que les stages arrivent très tôt dans la formation. Des étudiants témoignent du « grand-écart entre le lycée et l’Ifsi », mais aussi de l’intérêt de la formation qui ouvre de plus des possibilités de poursuite d’études après l’obtention du diplôme d’État.

L’Obs, 25 février 2024.