OBJECTIF SOINS n° 0299 du 21/05/2024

 

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Anne Lise Favier

  

La Commission nationale des coordonnateurs paramédicaux de la recherche (CNCPR) travaille à la définition d’indicateurs pour mieux qualifier la recherche paramédicale.

Les paramédicaux, par leur proximité avec les patients et leur prise en charge, peuvent contribuer, à travers certains travaux, à l’amélioration des pratiques cliniques et identifier notamment les meilleures stratégies de traitement ou de prévention dans un domaine donné. C’est par cette action que se constituent, en partie, des soins de qualité et une prise en charge optimale. C’est dans cette optique qu’est née en 2015 la CNCPR, une commission dont le but est de promouvoir, développer, valoriser et structurer un réseau dans le domaine de la recherche paramédicale. C’est elle qui a produit en 2022 le Livre blanc de la promotion de la recherche paramédicale, véritable feuille de route pour le développement de la discipline. Dans ce guide à destination des paramédicaux, la CNCPR propose différentes recommandations dont la mise en place d’une politique affichée au sein du territoire santé et de la région, la structuration et l’organisation de la recherche paramédicale et la diffusion de la culture scientifique. Sont également évoquées les formations initiale et continue, qui permettent de développer les compétences en recherche, ainsi que le rôle des CHU comme éléments pivots de la recherche intégrée au sein des territoires.

Aujourd’hui, la Commission revient avec un travail sur la mesure de la performance de la recherche infirmière et paramédicale en établissement de santé, qui s’intitule étude SERENA*. Celle-ci vise à identifier les indicateurs de maturité et de performance de l’activité de recherche menée par les paramédicaux car les indicateurs de mesure actuels ne prennent pas en compte cette activité : à terme, cela devrait permettre de disposer d’une trentaine d’indicateurs visant à rendre visible l’activité de recherche que mènent les paramédicaux dans le domaine du soin.

Pour y parvenir, la CNCPR a d’abord procédé à une revue de la littérature internationale pour identifier des « candidats-indicateurs », classés par thématiques ; cette première étape a permis d’en identifier 72, parmi lesquels le nombre de publications indexées avec un premier ou dernier auteur paramédical durant les 5 dernières années, ou encore le nombre de présentations orales lors de congrès pondéré par le nombre de paramédicaux. Ce premier tour d’enquête, inscrit dans le cadre de la méthode de consultation Delphi, dans lequel près de 70 experts ont été sollicités, a permis de retenir 8 premiers critères consensuels et a conduit à un second tour pour affiner la reformulation des autres candidats indicateurs.

Les délibérations sont en cours et pourraient déboucher sur une liste d’une trentaine d’indicateurs visant à mieux visibiliser la recherche paramédicale. Plus de 60 experts ont été consultés pour ce travail collaboratif : directeurs généraux de CHU, directeurs de recherche clinique, directeur des ressources humaines, coordonnateurs généraux de soins, coordonnateurs paramédicaux de la recherche en soins et chercheurs paramédicaux. Les résultats seront partagés avec la Conférence des directeurs généraux de CHU et l’ensemble de la communauté paramédicale pour mieux qualifier la maturité et la performance de la recherche médicale à l’échelle d’un établissement de santé.

*SERENA : élaboration d’une échelle de meSure de la pErformance de la RecherchE iNfirmière et pAramédicale.

Les travaux de la Commission

La Commission œuvre depuis ses débuts à mieux faire rayonner la recherche en soins dans les CHU. Ses missions, définies par une charte, sont notamment de créer un réseau pour favoriser les échanges entre établissements et paramédicaux, ce qui a pour effet, entre autres, de permettre le développement de partenariats en vue d’études multicentriques. Elle a déjà participé à l’élaboration de la fiche métier du coordonnateur paramédical de la recherche (en vue de l’intégrer dans le répertoire des métiers de la Fonction publique hospitalière) ou encore à un état des lieux de la structuration de la recherche paramédicale au sein des CHU ; elle a aussi participé au recensement des formations accessibles aux professionnels paramédicaux et dédiées à la recherche (diplômes universitaires, organismes de formation, congrès) et a élaboré des recommandations pour mettre en place une politique d’accompagnement de la recherche paramédicale.