LE SENS DES MOTS
Infimier anesthésiste, cadre supérieur de santé
Quiconque dit n’avoir jamais menti, ment ! Mentir est le propre de l’homme : une faculté singulière qui le distingue de tout autre nature. Un mensonge, a priori, est une déformation volontaire et trompeuse de la réalité, une entorse à la véridicité, qui tire avantage de l’ignorance ou de la vulnérabilité d’autrui. Il est trahison de l’esprit et poison pour le lien social. Mais peut-on toujours s’en tenir à ce qui est vrai et réel ?
Acte démoniaque, au fondement du péché originel, le mensonge est devenu un des maux les plus pernicieux de nos sociétés. Dans la philosophie kantienne, la vérité est un devoir moral. Le mensonge contrevient à cet impératif, il offense la dignité humaine. La loi et la plupart des cultures réprouvent le mensonge, les religions en font un interdit pour la foi. Doit-on faire de la vérité un absolu ? Pour certains, le mensonge est parfois nécessaire et légitime. Par quoi le droit de mentir se justifie-t-il ?
Qui n’a jamais menti ? Tout arrangement avec la réalité prend sens de mensonge. Dès le plus jeune âge, le rapport au monde initie, de façon ludique ou non, aux habiletés, à l’économie et au pouvoir du mensonge. Raconter des « bobards » aux copains pour susciter leur intérêt, nier l’évidence d’un méfait commis pour échapper à une réprimande, calomnier qui nous déplait pour ruiner sa réputation, forment et acclimatent précocement au mensonge.
Au premier abord, le mensonge et ses nombreuses déclinaisons lexicales sont par nature, en intention et effets, blâmables, indignes, infamants. Affabulation, manipulation, escobarderie, esbroufe, hypocrisie, dissimulation, mythomanie… visent à tromper, humilier, ostraciser, faire souffrir, détruire. Le récit biblique fait du mensonge originel la source du Mal et de la chute tragique de l’homme, qui persiste pourtant à y recourir, sans contrition, dans ses entreprises de pouvoir, de gains, de dominations et de nuisance. Discours et projets politiques, monde des affaires, relations sociales…, se jouent de la vérité, chaque jour ici et là, et prospèrent allègrement – souvent impunément – sur des postulats frauduleux et préjudiciables au bien commun. Le sens, les tenants et aboutissants du mensonge sont étudiés et débattus depuis l’Antiquité, mais échouent à sortir de la vive controverse entre le devoir de vérité et le droit de mentir. La morale professée par de nombreux courants de pensée, philosophiques, spirituels, religieux, érige la vérité, au sens kantien, en impératif catégorique. Il faut dire la vérité, annoncer la véracité des choses, en conscience, telle qu’on la sait. Mentir est immoral, c’est trahir la confiance de l’autre, bafouer sa dignité, violer sa propre conscience et n’en être jamais quitte.
Toutefois, en pratique, peut-on toujours s’en tenir à la stricte réalité ? Doit-on dire la vérité, toute la vérité, rien que la vérité, quand elle peut blesser, faire souffrir ou nuire ? Le souci du bien, l’amour, la compassion… n’engagent-t-ils pas à aménager le réel, à renoncer à être vrai, à biaiser et préférer un propos, certes mensonger, mais édulcorant, apaisant et bienfaisant ? Au service du vice, le mensonge peut-il, aussi, être vertueux ? Ce qui est en jeu dans le mensonge tient davantage à son intention et à ses conséquences qu’à son énoncé. Ainsi, pour certains, un mensonge énoncé par humanité, pour un moindre mal, est acceptable voire souhaitable. Par quoi le droit de mentir serait justifié et bienfaisant dans nos pratiques sociales ?
Après un bref propos sur la source biblique du mensonge, nous examinerons ce qui le caractérise et le distingue (encadrés 1 et 2)(1, 2), ses déclinaisons, son sens. Nous exposerons ensuite les termes de la controverse entre nécessité et interdiction de mentir avant de conclure. Tout d’abord, il est utile de s’accorder sur la notion de « vérité » utilisée dans le texte et indissociable de celle de mensonge.
Concept abstrait, complexe, peu aisé à définir, la vérité n’est pas croyance, opinion, connaissance ni apparence.
Au sens nietzschéen, la vérité n’est pas dans la chose mais dans la pensée et le jugement de celui qui parle de la chose. Chacun aurait sa vérité, subjective et de conviction. L’opposé de la vérité n’est donc pas le mensonge mais l’erreur ou le faux. Nous garderons ici l’usage du mot au sens de ce qui est vrai, patent, conforme au réel, en s’appuyant sur la définition du dictionnaire Larousse : la vérité est « l’adéquation entre la réalité et l’homme qui la pense ». Dire la vérité implique l’assentiment de la pensée mais en conformité avec le réel. Celui qui dit la vérité est en intime concorde avec lui-même et objectivement avec la réalité.
Aussi nous utiliserons pour équivalent la « véracité », signifiant ce qui est conforme à la vérité, qui ne trompe pas ou n’en a pas l’intention, et la « véridicité » signifiant : ce qui rend compte avec fidélité de la réalité et qui est pensé avec la raison.
La tradition chrétienne relie le Mal et la finitude de l’homme au premier mensonge, celui de Satan déguisé en serpent, qui trompe et convainc Eve de manger du fruit de l’arbre au milieu du jardin : mensonge originel, à la source du péché et de l’errance humaine. Ce récit du commencement, à l’exégèse foisonnante, associe au mensonge fondateur un ensemble de mauvais penchants et de disqualifications, observables de façon saisissante dans les menteries et autres mystifications d’aujourd’hui : ruse, séduction, trahison, ignorance, désobéissance à la loi, faute morale, abus de confiance, quête de puissance, reniement, etc. Le mensonge et le parjure en particulier sont prohibés par la plupart des grandes confessions religieuses. Le huitième commandement dans la Bible, « Tu ne porteras point de faux témoignage contre ton prochain » est suivi de nombreux versets condamnant le mensonge et célébrant la vérité.
Avec le Décalogue, le Talmud (livre du Judaïsme) réprouve toute forme de mensonge : « Le Saint, béni soit-Il, hait celui qui dit une chose avec sa bouche et une autre avec son cœur » (Pesahim 113b).
L’Islam châtie le menteur, l’hypocrite, et protège l’honnête homme (Sourate 40 : 29). Selon un célèbre hadith, la vérité est un axe pour la droiture morale, et le mensonge, le chemin de la perversion : « Sachez que la véracité mène à la piété, […] le mensonge [… ] à la corruption […] » (3). Mentir constitue donc une offense au divin, à soi, aux autres. Le menteur est haïssable et condamnable.
Toutefois, le principe prohibant le mensonge trouve une mansuétude et des tolérances dans les trois religions. La Bible cite le mensonge salutaire des sages-femmes des Hébreux à Pharaon pour sauver de nombreux bébés (Exode 1.15-21) ; celui de la prostituée Rahab pour protéger des espions (Josué 2.5). Certains des personnages sont marqués par le mensonge : celui de Jacob à son père, se faisant passer pour son frère Esaü, ou celui de Pierre niant avoir connu Jésus après son arrestation (Luc 22 : 54). Pour l’Islam, trois circonstances rendent le mensonge possible : en temps de guerre, pour réconcilier des personnes, et dans les relations de couple(4).
Certains animaux sont capables de ruses pour confondre leurs prédateurs. Les chenilles, oiseaux ou singes, selon les espèces, disposent de capacités adaptatives et de transformations (mimétisme, modifications morphologiques, camouflage…) pour tromper leurs ennemis. Il ne s’agit pas d’actes de volonté mais de réactions naturelles, physiologiques et d’instinct de survie. La science rattache l‘aptitude à mentir au langage et au processus de pensée associé. Mentir est un acte culturel, de cognition et de conscience. Calculé, il est moralement, psychiquement et émotionnellement connoté. Sa fonction va du divertissement aux desseins les plus détestables.
Depuis l’aube des temps, réflexions et études sur le sujet montrent l’inclination des humains au mensonge. Tout le monde ment, tous les jours, plusieurs fois pour certains, comme ils respirent pour d’autres(5). L’homme a toujours menti, aux autres et à lui-même, à ceux qu’il aime ou déteste. L'histoire du monde est traversée d’incroyables mensonges(6). Il est pourtant un poison pour le lien social, une menace pour la démocratie, une atteinte à la dignité humaine.
Multiforme, le mensonge œuvre au cœur de toutes les interactions sociales : au travail, en politique, dans les médias, entre amis, en famille, dans le couple et, de plus en plus préoccupant, sournois et dévastateur, sur les réseaux sociaux. Le menteur use de toutes les formes d’expression. Le mode verbal et non verbal, l’écrit, les postures et même la tenue vestimentaire servent à mystifier.
Selon Ekman(7), deux types de mensonge dominent : la dissimulation de la vérité et sa falsification. La dissimulation est plus fréquente, moins exigeante sur le plan cognitif et émotif et moins culpabilisante, mais tout aussi trompeuse et détestable que les contre-vérités et autres fausses paroles.
Le mensonge « blanc » ou pieux, sans nuire à quiconque, qui vise à éviter un conflit, maintenir une harmonie (dans le couple par exemple), est néanmoins insincère, démagogique et malhonnête. Il trompe et abuse de la crédulité de sa cible. Démasqué, il est de nature à briser la confiance à faire souffrir.
Dans les nombreuses études de Bella de Paulo(8), nul n’est indemne de mensonge, c’est une pratique sans exclusive. Femmes et hommes mentent au quotidien et autant. Le mensonge est égoïste, altruiste ou malveillant. Il porte sur des émotions et des sentiments, sur l’opinion que l’on a des autres, de soi, des choses, etc. Ses raisons sont aussi plurielles : tirer un avantage, se protéger ou protéger, faire profiter autrui, flatter, être poli, soutirer des informations, nuire, etc.
Or, personne n’aime être trompé. L’angoisse de l’être rend tyrannique notre besoin de vérité de la part des autres, alors que nous ne sommes pas toujours enclins à la vérité envers eux.
Dès le plus jeune âge, l’enfant expérimente l’économie du mensonge (investissement, avantages, risques...), inspiré par son entourage. Il ment pour « épater » les copains, s’épargner une réprimande, s’amuser, nourrir son imaginaire, etc. Certes, le sens et la conscience du mensonge ne sont pas les mêmes à 5 ans, 13 ans et au-delà. Ludique et innocent au début, le mensonge est raisonné et moralement évaluable à l’adolescence.
L’attrait du « profit » escompté, le goût ou la banalisation du risque l’emportent souvent. Le mensonge, acte créatif et productif, est une variable d’ajustement social dans le développement de l’enfant ; non discipliné, il se banalise durablement comme façon d’agir. Tout enfant doit être instruit et convaincu de la prévalence de la vérité comme du gain indu et pernicieux du mensonge.
Il semble exister un débat entre, d’une part, un devoir de vérité, et d’autre part un prétendu « droit de mentir ».
Le débat phénoménal entre devoir de vérité et droit de mentir a traversé les siècles depuis l’Antiquité et reste ouvert. Pour Socrate, Platon, Aristote, le mensonge est criminel, tandis que la vertu, le bien, la liberté sont dans la vérité, dénonçant en cela le discours des sophistes, souvent fallacieux, mystificateurs, peu soucieux de vérité.
La dimension maléfique du mensonge n’a d’issue que dans le devoir absolu de vérité : une thèse défendue par des Pères de l’Église déjà cités, dans le sillage desquels s’inscrivent de nombreux philosophes dont Kant est la figure de proue. Cependant, elle est contredite par d’autres dont Constant, Shopenhauer, Jankélevitch, Arendt, etc. Ainsi, dans le fameux débat opposant le philosophe Constant à Kant(9), celui-ci récuse le devoir inconditionnel de vérité professé par Kant, sous peine de conflictualité sociale. Un devoir ne s’impose à une personne que s’il répond au droit d’une autre. Constant réfute l’existence d’un droit universel à la vérité dès lors que cette vérité peut nuire. Si, en période de guerre, l’ennemi vient à votre porte à la recherche de l’ami que vous cachez, devez-vous dire la vérité ? « Non ! », affirme Constant, contre Kant. Il existe des circonstances où il faut mentir, au nom de la vie humaine par exemple. Dire la vérité dans ce cas rend complice de l’ennemi et coupable de ses méfaits.
Dire la vérité ne vaut que pour celles et ceux qui la méritent, qui en sont dignes. Nous pouvons mentir à un ennemi. Il faut donc définir l’application du principe de vérité.
Pour Schopenhauer, le mensonge est dangereux et injuste, il faut se préserver de ses abus et encadrer le droit de mentir. Mais il soutient ce droit pour des raisons ciblées, éthiquement fondées. Mentir vaut s’il s’agit d’empêcher la violence, de légitime défense et chaque fois que manque le recours salutaire à la force.
Jankélévitch(10) plaide pour la franchise et déteste le mensonge, affaire de mauvaise conscience, mais le justifie par amour et bonté d’âme. Il ne faut pas blesser, faire souffrir par la vérité à tout prix. Celui qui sait le prix de la vérité doit consentir au mensonge.
Le regard porté par Arendt sur le mensonge et la vérité en politique est d’une saisissante lucidité.
La politique n’a pas pour objet la vérité, mais de fausses promesses ; d’artifices de langage et de dissimulations elle ne se prive guère. Sans faire l’éloge du mensonge, Arendt le concède comme un moindre mal s’il faut « préserver des havres de paix », note Marc Chevrier(11). Pour autant qu’il soit incontournable, il faut craindre le mensonge, s’en préserver, notamment du mensonge de masse, aveuglant et dévastateur.
Le philosophe refuse tout droit au mensonge et fait de la vérité un impératif catégorique : « Le mensonge nuit à l’humanité », énonce Kant. Tout homme a droit en dignité à sa propre vérité et non au mensonge.
La vérité ne peut être réservée à certains et non accessible à d’autres. Qui déciderait de la division de ce droit, où commence et finit la licéité du mensonge s’il y a toujours une bonne raison à mentir ou quand le courage de la vérité manque ?
Le devoir moral de véridicité est un absolu, dans l’ordre du bien et universalisable, ce que ne peut être le mensonge. Kant réfute une vérité conditionnelle : « La véracité dans les déclarations qu’on ne peut pas éviter est un devoir formel […] quelle que soit l’importance du dommage » (12).
Dire ce que l’on croit vrai, c’est suivre sa conscience. Mentir, c’est agir contre elle et la corrompre, c’est aussi rompre le lien moral et de confiance implicite de toute relation humaine. Kant réfute le mensonge par bonté d’âme et humanité, pour des suites inattendues, néfastes et condamnables dont il explicite les tenants et aboutissants dans son opus sur le sujet(13).
Le langage est censé être le miroir de la pensée : s’il n’en est pas le reflet, il est une tromperie. Le mensonge met en jeu la notion de confiance. Nous nous méfions toujours de qui a menti, même avec une bonne intention. Un monde qui instituerait le droit de mentir est voué au chaos.
La vérité doit demeurer un absolu. Mais elle est parfois blessante. Il faut alors se préparer autant à la dire qu’à la recevoir.
Enfin, l’être humain doit apprendre à faire face aux réalités de sa vie, ou alors accepter de vivre avec une conscience embarrassée et intranquille. Nul ne se réjouit de tromper, d’être trompé ou d’être confondu de mensonge.
encadré 1
Le mensonge est un énoncé non conforme à la réalité. Le menteur énonce pour vrai ce qu’il sait faux ou inversement, Dans Le De Mendacio, III, 3, saint Augustin affirme que « Mentir c’est avoir une pensée dans l’esprit et, pour paroles ou tout autre moyen d’expression, en énoncer une autre ». Il ajoutera plus tard, suivi par saint Thomas d’Aquin, que le faux énoncé doit être délibéré, volontaire et avec intention de tromper. Pour ces philosophes et Pères de l’Église, le mensonge réunit trois conditions solidaires : la conscience délibérée, la fausseté de l’expression et l’intention de tromper. Ainsi l’évêque d’Hippone énoncera que : « Personne ne doute que celui-là ment qui dit volontairement une chose fausse avec l’intention de tromper »(1).
Ces trois notions renseignent, à quelques nuances près, les différentes approches définitionnelles du mensonge dans la réflexion de nombreux auteurs, de saint Thomas à Jankélévitch en passant par Shopenhauer, Montaigne ou Kant. Le mensonge est un procédé malhonnête puisque la parole de son auteur ne dit pas ce qu’il pense. Celui qui parle de bonne foi ne ment pas. Il est sincère. Celui qui parle contre sa pensée est insincère et indigne de foi. Celui qui pense faux ce qu’il annonce pour vrai et qui l’est, cherche à tromper : il ment, se trompe et échoue à tromper. Ainsi n’est pas menteur qui dit faux en pensant dire vrai, sans intention de tromper. Il est dans l’erreur et imprudent. Ce qui relativise le sens de la vérité, notion subjective et affective, et renvoie à la maxime d’Augustin : « C’est d’après la pensée de celui qui parle que l’on doit juger s’il est menteur ou non […] pas de la véridicité ou non de ce qu’il dit ». Ajoutons que la personne (illuminée) qui prétend à des apparitions ne ment pas, elle doit être ramenée à la raison ou être soignée.
Ainsi certains auteurs, depuis l’Antiquité, établissent une distinction entre faire œuvre de mensonge en énonçant le faux (de bonne foi) sans volonté de tromper, et mentir de façon volontaire et déshonnête pour abuser de la vulnérabilité ou de l’ignorance d’autrui(2).
encadré 2
Étymologie du mot. Par son origine latine, le mensonge, mendacium, vient de mendax selon le dictionnaire latin-français Le Gaffiot. Il est dérivé du bas latin mentio et se relie au verbe mentior (mentir). Selon le dictionnaire de la langue française, mentior est à relier au nom mens (esprit, pensée…) qui fait du mensonge une activité de l’esprit. Au cours des siècles passés et avec son sens actuel, le mot a évolué dans sa graphie et sa prononciation : mençunge, menceunge, mençoignes, mensoigne, menchonge… L’origine grecque est pseudomai, verbe signifiant mentir et qui rappelle l’adjectif pseudès (menteur) et en français le terme « pseudonyme » (faux nom).
Définitions et sens académiques du mensonge. Dans sa première édition en 1694, le dictionnaire de l’Académie française définit le mensonge par « menterie » et lui donne une proximité avec « songe » à l’idée qu’il ne mérite pas plus de crédit. L’édition actuelle fait du mensonge un « propos contraire à la vérité, tenu avec dessein de tromper ». Mais un mensonge peut être pieux, utile, agréable. Il peut valoir pour épargner un chagrin, une déception. Au sens figuré, le mensonge est un leurre, une errance, une prétention.
Le Littré adopte la même définition que précédemment mais ajoute qu’un mensonge peut être innocent, sans préjudice ou officieux, dans l’intérêt d’autrui. La qualité fictive et utopique du mensonge à des fins poétiques, artistiques et d’agrément est aussi retenue
Le Robert fait du mensonge « une assertion contraire à la vérité ». C’est une tromperie, une illusion.
Pour le Larousse, le mensonge est un déguisement et une altération de la vérité. Il est fausseté, illusion et tromperie. À ces définitions sont associés de nombreux synonymes parmi lesquels : fausseté, hypocrisie, contre-vérité, momerie, mystification, imposture, erreur, craque, enfumage… sachant que chacun de ces termes a sa propre définition et vaut pour ses nuances sémantiques.
1. Serota KB, Levine TR, Docan-Morgan T. Unpacking variation in lie prevalence: Prolific liars, bad lie days, or both?, Communication Monographs 2022 ; 89(3) : 307-331.
2. Mary L, Valode P. Les Mensonges les plus incroyables de l’Histoire. Les Éditions de l’Opportun ; 2014. p. 560.
3. Ekman P. Je sais que vous mentez. Éd Michel Lafont ; 2010. p. 349.
4. DePaulo BM, Kashy DA. Everyday lies in close and casual relationships. J Pers Soc Psychol. 1998 Jan ;74(1) : 63-79.
5. Sarr P. Discours sur le mensonge de Platon à saint Augustin : continuité ou rupture. Dialogues d’histoire ancienne 2010 ; 36(2) : 9-29.
6. Ibid., p. 10.
7. Muslim Abu Al-Husayn. Sahih Muslim. Al-Hadith édition ; 2012.
9. Constant B, Kant E. Sur le droit de mentir. GF Philo ; 2022. p. 192.
10. Jankélevitch V. Traité des vertus. T 2, vol 2. Flammarion ; 1986. p. 249-251.
12. Somme LT. La vérité du mensonge. Revue d’éthique et de théologie morale 2005 ; 236/HS : 33-54.
13. Kant E. D’un prétendu droit de mentir par humanité, Flammarion GF, trad. F. Proust, 1994. p. 192.