Les professionnels des métiers du soin sont constamment confrontés à la plainte, la souffrance, la douleur, auxquelles s’ajoutent une rationalisation des conditions de travail à l’hôpital, entamée il y a plus de 20 ans maintenant, et que la crise sanitaire a exacerbée. Ce cocktail rencontre une population soignante qui est déjà, très souvent, contaminée par les aspects négatifs de son travail, mal reconnu par la société, et qui semble évoluer vers le pessimisme, diffusant parfois au-delà des murs des institutions une image très abîmée de la fonction soignante.
Si les motivations à exercer un métier du soin changent, la question du sens de ce travail se pose, aujourd’hui comme hier. Prendre soin reste une valeur fondamentale de notre société, pour laquelle le cadre, manager ou formateur, peut proposer un accompagnement compatible avec les aspirations actuelles des professionnels. Dans ce contexte, cultiver le plaisir au travail représente un aspect central de la fonction managériale.
L’accompagnement proposé par l’encadrement peut être réalisé de multiples façons, s’appuyant sur plusieurs concepts proposés dans ce dossier : coaching, mentorat, recherche, place du rire et de la convivialité. Le cadre impulse alors la dynamique, l’humeur, le changement, le plaisir au quotidien, dans un état d’esprit permettant de développer dans l’équipe la participation, l’autonomie et la régulation, favorisant ainsi une cohésion qui retentit positivement sur les personnes soignées et leur entourage.
Cet état d’esprit permet de faire sienne la parole du philosophe Alain* : le pessimisme est une affaire d’humeur, l’optimisme (et le plaisir au travail, pourrions-nous ajouter) une affaire de volonté.
*Alain. Propos sur le bonheur. Paris : Gallimard (Folio Essais) ; 1985. p. 211.