OBJECTIF SOINS n° 0300 du 31/07/2024

 

ACTUALITÉS

À la suite d’une expérience personnelle douloureuse lors de l’accompagnement de sa mère malade, la journaliste Rebecca Fitoussi s’est interrogée sur l’existence de la maltraitance dans le soin. Pendant un an, elle a suivi des soignants qui, conscients du risque de malveillance ou de maladresse vis-à-vis de leurs patients et de leurs proches, se sont engagés dans un diplôme universitaire de « méditation, gestion du stress et relation de soins ». Cet enseignement imaginé par la Pr Corinne Isnard-Bagnis, néphrologue, dispensé à la faculté de médecine de la Pitié-Salpêtrière (Paris), utilise la pleine conscience pour renouer avec l’empathie, la bienveillance et le savoir-être. Les apprenants témoignent de la perte du sens de leur métier, de la crainte de devenir distants, mais aussi de leurs difficultés à prendre – et trouver – le temps nécessaire pour améliorer leur relation au patient. Si la pratique de la méditation en déconcerte plus d’un, le partage d’expériences et l’apprentissage collectif leur permet de nouer des liens et de trouver la clé pour apprendre à s’écouter, à repérer et connaître ses émotions, afin d’être mieux à même d’être à l’écoute des autres.

Un documentaire en ligne sur Public Sénat : https://www.publicsenat.fr/emission/documentaire/soignants-a-coeur-ouvert-e0

« Des vivants jusqu’à la mort » est une série de podcasts en quatre épisodes de France Culture qui interroge des patients, proches, médecins, intellectuels et militants sur la mort, réalisée en plein débat sur le projet de loi sur l’aide à mourir. Son épisode 2, « Vivre et mourir en soins palliatifs », a été enregistré dans le service de soins palliatifs de l’hôpital de La Tauvrais à Rennes, dont les soignants avaient publié en octobre 2022 une tribune intitulée « Écoutez-nous, ce n’est pas aussi simple » sur la question de la fin de vie, du suicide assisté et de l’euthanasie. Ce podcast illustre l’attachement des soignants à ces soins particuliers que sont les soins palliatifs, leurs craintes face à l’évolution de la législation. Car, comme témoigne une infirmière, c’est une « question d’intention » : « donner la mort, ce n’est pas comme endormir les gens (…), la mort survient mais elle n’est pas la conséquence directe de la sédation profonde et continue (…). Ça veut dire qu’on a tout essayé. » Patients et aidants évoquent leurs souffrances, leur envie de faire des projets mais aussi d’en finir, la difficulté d’aborder le sujet avec leurs proches…

https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/lsd-la-serie-documentaire/vivre-et-mourir-en-soins-palliatifs-9697947

D’après une enquête menée par Santé publique France, « la littératie en santé reste souvent un angle mort des politiques publiques », alors même qu’elle est « identifiée comme un levier important de prévention et d’amélioration de la santé ». Quarante-quatre pour cent des personnes ont des difficultés pour comprendre, s’approprier ces informations ; notamment les moins favorisées ou souffrant d’une maladie chronique. Le score moyen obtenu en littératie en santé générale, c’est-à-dire les compétences nécessaires pour repérer, comprendre, évaluer et utiliser les informations pour se maintenir en santé et améliorer sa santé est de 77,5/100. Toutefois, 14,3 % des personnes obtiennent un niveau « inadéquat » et 29,8 % « problématique ». De plus, 72 % des participants ne sont pas à l’aise avec la littératie numérique ; les jeunes et les personnes les plus favorisées étant les plus alertes. Enfin, si seuls 29 % ne sont pas satisfaits de la communication avec les professionnels de santé, les participants sont 20 % à exprimer des  difficultés à se souvenir des informations obtenues.

Le Quotidien du médecin, 6 juin 2024.

Avec la dissolution de l’Assemblée nationale, l’Ordre national infirmier (ONI) déplore un « coup d’arrêt extrêmement décevant » aux refontes du métier d’infirmier et de la formation infirmière, engagées depuis des mois. La réforme du métier, promise au printemps 2023, était sur le point d’aboutir. L’ONI appelle les futurs députés à « poursuivre ces travaux dès l’élection passée ». Dans un communiqué, il demande au gouvernement actuel de publier les décrets d’application des récentes lois Rist et Valletoux concernant l’accès direct aux infirmières de pratique avancée (IPA), leur droit à prescrire, la création du statut d’infirmier référent et le gain d’autonomie des infirmières dans la prise en charge des plaies.

https://www.ordre-infirmiers.fr/dissolution-de-l-assemblee-nationale-l-ordre-appelle-solennellement-a-la-poursuite-du-travail