OBJECTIF SOINS n° 0301 du 15/09/2024

 

EDITO

Nathalie Renou  

Rédactrice en chef

En ce début de rentrée, j’ai souhaité faire un pas de côté avec un éditorial qui, pour une fois, n’aura pas de lien avec le thème du dossier, mais avec une préoccupation, bien légitime, que je vois fleurir sur tous les réseaux sociaux professionnels : l’intelligence artificielle (IA).

L’IA s’immisce progressivement dans tous les aspects de notre vie, et le secteur de la santé n’y fait pas exception.

Dans le domaine de la formation initiale en sciences infirmières, certains collègues formateurs semblent craindre cet outil, car cela ne reste qu’un outil. En ce qui me concerne – et je ne suis pas la seule –, j’y vois une merveilleuse opportunité, pour peu que nous accompagnions nos futurs soignants dans la démarche et dans l’utilisation.

Il ne suffit pas de croire que les applications d’IA qui sont déjà prégnantes sur le marché feront tout le travail. L’être humain garde tout le pouvoir de la réflexivité. A contrario,  l’IA permet d’adapter les contenus et les rythmes d’apprentissage à chaque étudiant, en fonction de  son socle de connaissances préalables, de ses difficultés et de ses objectifs. Des plateformes d’apprentissage en ligne peuvent ainsi proposer des parcours individualisés, avec des exercices ciblés et des feedbacks personnalisés, en plus de ce qui se fait déjà dans les instituts.

Grâce à la réalité virtuelle et augmentée, l’IA aide à créer des environnements de simulation très réalistes, où les futurs paramédicaux peuvent s’entraîner à gérer des situations de soins sans aucun danger pour les patients.

Cette technologie permet également d’exploiter les vastes bases de données médicales et paramédicales pour former les étudiants aux dernières avancées scientifiques et aux meilleures pratiques cliniques. Et c’est là une des missions du formateur aujourd’hui : aider à mieux appréhender l’outil et savoir mener des recherches. Car oui, l’utilisation de l’IA dans la formation soulève des questions éthiques, notamment en ce qui concerne la protection des données, les droits d’auteurs et la garantie de la qualité des algorithmes.

De même, il est important de ne pas perdre de vue le rôle essentiel de l’interaction humaine dans la formation. L’IA doit être considérée comme un outil complémentaire à l’enseignement traditionnel et non comme une substitution à celui-ci.

Ainsi, cet outil offre des perspectives prometteuses pour la formation des professionnels de santé. En tirant parti de ses atouts tout en restant vigilant sur ses limites, nous pouvons former des paramédicaux plus compétents, plus réactifs et mieux préparés à relever les défis de demain.

Bonne rentrée à tous !