L’hôpital Bretonneau, du CHRU de Tours, expérimente avec quatre autres établissements une chambre Hospi’Senior depuis deux ans. Installée dans le service de médecine aiguë gériatrique, cette chambre à la décoration très soignée est dotée d’innovations visant à simplifier la vie des patients comme des soignants. Le lève-malade « permet aux soignants de bouger les patients, sans risque de blessures, pour des soins ou pour les emmener jusqu'à la salle de bains », explique le Dr Gana, médecin gériatre. Un dispositif antichute fonctionne avec des capteurs sonars qui détectent si la personne tombe et avertit le personnel. « Sécurité supplémentaire : si le patient se lève la nuit, une lumière douce s'allume immédiatement au sol et sous une barre de soutien qui court le long des murs », précise-t-il. D’autres innovations semblent moins utiles, comme la très grande tablette informatique reliée à un bras articulé, peu utilisée. D’ici quelques mois, les résultats d’une enquête réalisée auprès des patients, de leurs proches et du personnel des hôpitaux de Tours, Angers, Brest, Nantes et Rennes, permettront d’affiner le bilan.
France bleu, 10 juillet 2024.
La saturation des urgences est l’un des premiers dossiers qui s’imposera à l’agenda du prochain ministre. À chaque nomination – déjà cinq en deux ans –, les médecins le rappellent : la situation des urgences est la partie émergée de l’iceberg, la crise touchant tout le système de soins. D’après une enquête de la Drees réalisée le 13 juin 2023, publiée en juillet dernier, 8 % des services d’urgences « ont déclaré avoir dû fermer 'complètement' leurs portes au moins une fois dans les trois mois précédents, le plus souvent la nuit » ; 23 % ont dû mettre en place un accès « régulé », avec appel du 15 au préalable. Et 19 % ont signalé un « manque de médecins pour remplir les plannings » pendant la semaine précédente. En 10 ans, les services d’urgences ont observé une affluence de + 13 %. Après le « pacte de refondation des urgences » d’Agnès Buzyn, la quarantaine de mesures du « pack Braun » ou encore la revalorisation début 2024 du travail de nuit, des dimanches et jours fériés pour une partie du personnel hospitalier, que faire ? Pour Marc Noizet, président de Samu-Urgences de France, « il est temps d’assumer la pénurie de soignants et de médecins, et de réorganiser l’offre de soins en conséquence ».
Le Monde, 13 juillet 2024.
Des chercheurs suédois ont décrit dans la revue médicale Jama un test sanguin de détection de la maladie d’Alzheimer efficace à 91 %. Un espoir alors que la maladie, dont 900 000 personnes sont atteintes en France, va s’accroître du fait du vieillissement de la population. Pour Jean-Charles Lambert, directeur de recherche Inserm, ces résultats montrent qu’une « révolution est en marche ». Ce test est intéressant « pour affiner le diagnostic, notamment dans le cas de personnes qui présentent des troubles cognitifs et de mémoire objectifs (…) mais dont on ne peut pas dire avec certitude qu’il s’agisse de démence ». Jusqu’à présent, la présence de biomarqueurs nécessitait une imagerie ou une ponction lombaire. Avec ce test sanguin, la détection deviendra réalisable en laboratoire. Détecter précocement est un enjeu, bien que « les immunothérapies, censées permettre une progression plus lente de la malade, [soient] très discutées », souligne l’expert. Le diagnostic demeure essentiel car « il ouvre une prise en charge adaptée, y compris financière, pour accompagner les patients, également les aidants qui s’épuisent à soutenir leur proche. »
Libération, 1er août 2024.
Depuis sa création fin 2022, l’Agence Innovation Santé (AIS) a engagé 2 milliards d’euros sur une enveloppe de 7,5 milliards dédiés à l’écosystème de santé. « À chaque étape de la chaîne de valeur, notre objectif est d’essayer de compresser toutes les phases, mais sans risques. Le but est d’éviter les pertes de chance pour les patients », explique Lise Alter, sa directrice générale. L’AIS vise à attirer les investissements, promouvoir la compétitivité française et accompagner des projets d'avenir. Elle pilote le déploiement du plan Innovation Santé au sein du plan France 2030, dont les appels à projet portent sur quatre domaines prioritaires : biomédicaments et bioproduction, maladies infectieuses émergentes et risques nucléaires, radiologiques, biologiques ou chimiques (NRBC), numérique en santé et dispositifs médicaux innovants.
L’usine nouvelle, 2 août 2024.