ACTUALITÉS
En été 2024, l’Assurance maladie a publié un rapport sur l’augmentation de la prescription de psychotropes entre 2019 et 2023 chez les 12-25 ans. Une évolution préoccupante : près de 936 000 jeunes ont été remboursés au moins une fois pour un psychotrope en 2023, soit 5 % de plus qu’en 2022 et 18 % de plus qu’en 2019. La progression des chiffres varie selon la catégorie de médicaments : + 60 % de jeunes sont sous antidépresseurs, + 38 % sous antipsychotiques et + 8 % sous anxiolytiques. Reflet de la dégradation de la santé mentale des jeunes, le recours plus important aux médicaments pose question. Les troubles sont-ils repérés plus précocement ? Les prises en charge sont-elles trop tardives ? Que penser des « mauvaises prescriptions », notamment celles effectuées par d’autres spécialistes que des psychiatres ? L’Assurance maladie recommande une « conférence de consensus » pour faire la lumière sur les pistes d’analyse et les réponses à apporter.
Le Monde, 2 octobre 2024.
Dans une tribune, le Dr Mathias Wargon, chef de service des urgences et du Smur en Seine-Saint-Denis, critique un phénomène « symptomatique de notre système : les mesures prises sont destinées à la politique et ne sont que très rarement évaluées ». Concernant la « fuite des personnels », il souligne que « le recrutement hospitalier est problématique et très coûteux, tout en ne s’alignant jamais sur les rémunérations ou la qualité de vie que les professionnels de santé peuvent trouver ailleurs ». De ce fait, les jeunes ne sont pas attirés pour se former aux métiers paramédicaux, tandis que des personnels médicaux préfèrent embrasser « des professions plus rémunératrices et souvent moins intéressantes ». Résultat : « Ceux qui restent ne sont donc jamais évalués sur leur productivité de peur qu’ils ne quittent aussi le navire. » Selon lui, il faut rechercher l’excellence médicale et administrative en réduisant « la bureaucratie hospitalière et son organisation en silo. Mais cela veut aussi dire redonner une vraie autonomie aux établissements et un fonctionnement plus conforme aux besoins hospitaliers et à une organisation réellement centrée sur le patient avec un management efficace ».
L’Express, 9 octobre 2024.
Lors du 76e congrès du Syndicat des managers publics de santé (SMPS) le 19 septembre dernier à Paris, des outils permettant aux directeurs d’hôpitaux de dénouer les conflits entre soignants, médecins et managers ont été présentés. Un sujet d’actualité, la libération de la parole à l’hôpital générant une augmentation du nombre de déclarations d’agressions et de harcèlements. « La plupart des conflits ne relèvent pas des compétences, mais des individus », analyse Frédéric Spinhirny, directeur des affaires médicales du CHU de Tours. Il préconise la diffusion d’une « certaine culture du contrôle des comportements » dans les établissements. Les directions des ressources humaines, des soins ainsi que les cadres sont voués à être des « modèles d’écoute des professionnels dans l’accompagnement des équipes », estime Monique Girard, cadre supérieure de pôle au CHU de Rouen et représentante de l’Association nationale des cadres de santé (Ancim). Les chefs de service doivent, quant à eux, être incités à identifier les discriminations, les violences sexistes et sexuelles, et à repérer des praticiens ressources capables d’épauler les directions dans la résolution des conflits. Lorsque cela ne suffit pas et qu’un conflit s’installe durablement, l’établissement peut faire appel à un médiateur dont la mission est d’enquêter via des entretiens pour trouver des solutions de résolution du conflit. Selon les cas, la médiation peut prendre la forme d’une écoute active, d’une médiation préventive ou de projet.
Le Quotidien du médecin, 23 septembre 2024.
D’après un rapport de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees), l’Inserm et Santé publique France, les maladies les plus meurtrières sont : les cancers (25,5 % des décès), notamment de l’appareil respiratoire, du côlon, rectum et anus, puis du sein et du pancréas. Viennent ensuite les maladies cardio-neurovasculaires (infarctus du myocarde, accident vasculaire cérébral, insuffisance cardiaque, etc.), responsables de 20,8 % des décès, qui touchent en premier lieu les personnes âgées. En troisième position figurent les maladies respiratoires (6,7 %).
Libération, 8 octobre 2024.