Il est assez simple, pour chacun, de comprendre que l’activité d’un hôpital se poursuit quelle que soit l’heure du jour ou de la nuit. Cela est d’autant plus facile à comprendre lorsqu’on a été, soi-même, un « patient » dormant dans une chambre d’hôpital, relié à des fils de perfusion et autres appareils, en proie à des sensations inconfortables. Des nuits rythmées par des expériences « sons et lumières » : les professionnels qui parlent, les charriots qui roulent, les pas feutrés, les sonnettes qui appellent de leur cri strident, les lampes torches qui se promènent toutes les deux heures, pour voir si « tout va bien ». Au bout de ces petites lampes torches, des soignants, dont la compétence et la posture peuvent faire basculer votre expérience et façonner votre vécu pour longtemps. Il faut imaginer toute une équipe, et plusieurs métiers, œuvrant en horaires de nuit pour permettre la continuité et la qualité des soins.
Les cadres de santé savent combien il peut être complexe de trouver des volontaires pour s’engager dans ce mode d’exercice si singulier, à contretemps de nos rythmes biologiques, sociaux et familiaux… Les témoignages recueillis dans ce dossier sont pourtant unanimes sur le sens retrouvé du travail si cher aux soignants, la qualité de vie, la solidarité : c’est beau un hôpital, la nuit !
À l’heure où nous conjuguons souvent le mot attractivité au présent et au futur, dans un contexte de turbulence dans nos gouvernances, de réformes tant attendues, en lien avec les métiers du soin, comme la profession et la formation des infirmiers, ce dossier rend compte d’un travail institutionnel pluriprofessionnel qui met en lumière ceux et celles qui veillent sur nous, sur vous, jusqu’au bout de la nuit.