Objectif Soins n° 270 du 01/09/2019

 

éditorial

Catherine Hurtaud  

Une énième réforme de notre système de santé voit le jour dans les chaleurs de ce mois de juillet 2019... Le projet de loi traduit une partie des mesures du Plan « Ma Santé 2022 » présenté en septembre dernier par le Président de la République et prévoit, outre la réforme des études de santé avec la suppression du ``numerus clausus'' pour les médecins dès 2020, la labellisation de 500 à 600 « hôpitaux de proximité », une régularisation des médecins étrangers et la création d'un espace numérique de santé. L'idée de renforcer l'accès aux soins pour tous est une noble cause. Elle a été présente dans toutes les réformes précédentes. Pourtant, lorsqu'on voit plus de 180 services d'urgence en grève à la mi-juillet, on est en droit de se demander si les gouvernements successifs ne sont pas passés à côté de l'essentiel depuis des décennies. Manque de personnel, effectifs à flux tendu, absence de priorité dans les prises en charge, l'engorgement des urgences a atteint son paroxysme. Les personnels sont au bout du rouleau et l'ont fait savoir en descendant dans la rue. Des voix s'élèvent pour remettre en question le libre accès aux urgences et suggèrent de regarder d'autres modèles. Au Danemark, depuis 11 ans, plus personne ne va aux urgences de sa propre initiative. Les médecins de ville danois sont au cœur du système de prise en charge 24 h/24 h, ce sont eux qui orientent, et le dossier médical est partagé par tous les acteurs de santé via le numérique. La mise en œuvre de l'ensemble des mesures du plan « Ma santé 2022 » s'échelonnera sur la durée du quinquennat présidentiel. Il reste à espérer que des solutions efficaces pour les urgences seront trouvées avant cette échéance.