Les représentants des Iade, des Ibode et des puéricultrices étaient invités lors d'un débat organisé début juin par l'Ordre national des infirmiers (ONI) à expliquer comment ils voyaient le futur de leur spécialité.
Trois options principales se présentent aux infirmières qui cherchent à faire évoluer leur carrière : la voie traditionnelle des cadres de santé, la voie nouvelle de la pratique avancée, et la voie, en pleine évolution, de la spécialisation. C'est de cette dernière qu'il a été question le 7 juin dernier au siège de l'ONI lors d'un débat sur les spécialités infirmières.
D'après l'Ordre, 40 000 infirmières exercent l'une des trois spécialités infirmières : Infirmière anesthésiste diplômée d'Etat (Iade), Infirmière de bloc opératoire diplômée d'Etat (Ibode) ou infirmière puéricultrice diplômée d'Etat. Et la discussion a permis de mettre en lumière, au-delà des différences qui les séparent, leur commune volonté de conquérir (encore) davantage d'autonomie.
Charles Eury, président de l'Association nationale des puéricultrices diplômées et étudiantes (ANDPE), a par exemple affirmé sa volonté de pouvoir prescrire certains bilans ou dispositifs, comme par exemple les dispositifs de soutien à l'allaitement. « Il y a des infirmières puéricultrices qui partent tous les jours avec des ordonnanciers signés qu'elles remplissent elles-mêmes », a-t-il regretté. « Elles sont conscientes des risques, mais ne peuvent pas faire autrement. »
Nico Decock, membre du bureau du Syndicat nationale des Iade (Snia), a de son côté revendiqué pour les anesthésistes « un statut de profession intermédiaire ». Quant à Magali Delhoste, présidente de l'Union nationale des associations d'Ibode (Unaibode), elle a insisté sur la nécessité d'appliquer pleinement les fameux « actes exclusifs », qui ne peuvent être pratiqués que par des Ibode. Elle a appelé pour cela à faciliter l'intégration des infirmières dans les écoles d'Ibode.
Et si, en plus de la nécessité d'acquérir davantage d'autonomie, un point a fait lors de ces discussions consensus entre les trois spécialités infirmières, c'est leur volonté de se distinguer des Infirmières de pratique avancée (IPA). « La pratique avancée, de manière conceptuelle, nous sommes en train d'y aller », a affirmé Charles Eury, approuvé par ses homologues Iade et Ibode. Mais d'après lui, cette évolution ne passe pas forcément par le statut juridique d'IPA, qui n'est selon ses mots « pas l'alpha et l'oméga de ce qu'on peut proposer pour la suite ».