Prise en charge précoce et suivi infirmier des personnes « tiers » lors de soins sans consentement aux urgences psychiatriques de Toulouse

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Les urgences psychiatriques prennent en charge la crise. Celle-ci s'est déroulée à domicile ou bien dans la rue et affecte le patient, son environnement et sa famille. Bien souvent des soins sans consentement s'imposent. D'ailleurs ce mode d'hospitalisation ne cesse d'augmenter au niveau national (+ 8 % entre 2014 et 2018, source : atih.sante.fr).

La crise, le déni, les soins contraints constituent un bouleversement, surtout lors d'une première rencontre avec la psychiatrie. C'est alors que l'aidant, l'accompagnant prend une place capitale dans la prise en charge. En s'associant à l'hospitalisation, il devient « tiers » en rédigeant une demande officielle. Or il n'existe pas de temps dédié à la prise en charge de ces personnes, pour écouter le vécu, expliciter le réseau de soin et accompagner dans la prise en charge. Ce constat est d'ailleurs partagé par de nombreuses équipes paramédicales d'urgence psychiatrique contactées.

Ainsi l'équipe des infirmiers des urgences psychiatriques du CHU de Toulouse a décidé d'intervenir dans l'aide à ces « tiers ». Le vécu difficile de ces personnes, souvent dévastées par l'anxiété, la culpabilité, l'ambivalence, les représentations sociales erronées autour de la psychiatrie, peut impacter l'alliance thérapeutique ainsi que la future adhésion des soins, surtout lorsqu'il s'agit d'un patient primo requérant.

Depuis 2018, une étude portée par des infirmiers et un financement interne du CHU de Toulouse est en cours. Elle propose une intervention précoce et un suivi infirmier des « Tiers ». Le dispositif innovant comprend un entretien précoce dans les 72 h qui suivent la mise en place des soins sous contrainte, ainsi que des entretiens téléphoniques mensuels, et des groupes de partage entre aidants, sur une durée d'inclusion de 6 mois.

L'objectif vise à l'amélioration du vécu du « Tiers » dans le moment central d'une première hospitalisation sans consentement, ainsi qu'à faciliter le positionnement en tant qu'aidant lors du parcours long et complexe de la maladie psychiatrique d'un proche.

Les inclusions ont lieu dans le service jusqu'en aout 2020, avec trois postes infirmiers dédiés par semaine à la réception des tiers. Les infirmiers porteurs de la recherche ont pu communiquer au 7^e congrès mondial du Sidiief en juin 2018, ainsi qu'aux 5^e rencontres de la recherche en soins en psychiatrie en février 2019. Les résultats de la recherche seront disponibles fin 2020.

Contact : 06 49 53 53 94 / vecutierspsy@gmail.com